Graciela Itrubide, portrait de Luis Poirot

Graciela Iturbide, lauréate du Prix de Photographie William Klein

Le Prix de Photographie de l’Académie des beaux-arts - William Klein a été créé en 2019 par l’Académie des beaux-arts, avec le soutien du Chengdu Contemporary Image Museum, en hommage à l’oeuvre de William Klein (1926-2022).

Prix de consécration, ce prix a pour objet de récompenser un ou une photographe de toute nationalité et de tout âge pour l’ensemble de sa carrière et de son engagement en faveur de la photographie. Doté de 120 000 euros, le Prix de Photographie de l’Académie des beaux-arts - William Klein est décerné tous les deux ans, en alternance avec le Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière - Académie des beaux-arts, qui récompense des photographes confirmés travaillant ou résidant en France engagés dans un projet.

Décerné de manière bisannuelle, le prix a été attribué à Raghu Rai (Inde) en 2019 et à Annie Leibovitz (États-Unis) en 2021.

Graciela Iturbide est la troisième lauréate du Prix de Photographie de l'Académie des beaux-arts - William Klein. 

Le prix lui sera remis dans la Grande salle des séances du Palais de l’Institut de France le mercredi 18 octobre 2023 par le secrétaire perpétuel de l’Académie, Laurent Petitgirard, et le fondateur du Chengdu Contemporary image museum, Zhong Weixing.

 


Graciela Iturbide

Graciela Iturbide, née le 16 mai 1942 à Mexico, est une icône de la photographie en Amérique latine. Pendant plus de cinq décennies, elle a créé des images qui naviguent entre une approche documentaire et une sensibilité poétique.

Graciela Iturbide est aujourd'hui particulièrement célèbre pour ses portraits des Indiens Seris du désert de Sonora, des femmes de Juchitán, ainsi que pour ses projets photographiques consacrés aux communautés et aux traditions ancestrales du Mexique. Elle a toujours accordé une attention presque spirituelle aux paysages et aux objets. La photographie est pour elle un « rituel » dans lequel elle s'efforce de saisir la partie la plus mythique de l’homme.

Au début des années 1970, Iturbide a travaillé comme assistante de Manuel Álvarez Bravo et a parcouru l'Amérique latine. En 1978, elle a été missionnée par l'Archive ethnographique de l'Institut national des autochtones du Mexique pour photographier les peuples indigènes du pays. Un an plus tard, l'artiste Francisco Toledo lui a demandé de photographier la communauté de Juchitán. Cette série, entreprise en 1979 et achevée en 1988, a été publiée dans son livre Juchitán de las Mujeres et a renforcé son engagement envers les causes féminines.

Au cours des deux décennies suivantes, Graciela Iturbide a été invitée à travailler dans divers endroits, dont Cuba, l'Allemagne de l'Est, l'Inde, Madagascar, la Hongrie, Paris et les États-Unis. Elle a organisé de nombreuses expositions individuelles, notamment au Centre Pompidou à Paris, au MoMA de San Francisco, au musée de Philadelphie, au musée J. Paul Getty, à la Fondation MAPFRE à Madrid, au musée de la Photographie à Winterthur, à la galerie Barbican et à la Fondation Cartier pour l'art contemporain.

Graciela Iturbide a reçu de nombreuses distinctions dont le prix de la Fondation W. Eugene Smith Memorial en 1987, le Grand Prix du Mois de la Photo à Paris en 1988, une bourse Guggenheim pour son projet "Fiesta y Muerte" en 1988, le prix Hugo Erfurth en 1989, le Grand Prix International au Japon en 1990, le prix des Rencontres Internationales de la Photographie en 1991, le prix Hasselblad en 2008, le prix national des Sciences et des Arts à Mexico City en 2008, ainsi que des doctorats de l'université de Columbia à Chicago en 2008 et de l'Institut d'art de San Francisco en 2009.

[Graciela Iturbide, portrait par Luis Poirot, Chili, 2015]