L'Académie des beaux-arts a décerné l'ensemble des prix d'ouvrages pour l'année 2025.
30/10/2025
Prix Bernier
Le Prix Bernier, récompensant chaque année un ouvrage consacré à l’art et doté d’un montant de 7 000 euros, a été partagé cette année en deux prix de 3 500 euros chacun, et a été attribué aux deux ouvrages suivants :
La fin du banal, de Thomas Lévy-Lasne, publié à Beaux-Arts de Paris éditions
Né en 1980 à Paris, Thomas Lévy-Lasne est diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (2004) et ancien pensionnaire de la Villa Médicis (2018-19). Cet ouvrage monographique couvre plus de vingt années de ravail et permet ainsi de donner une vision globale de sa démarche plastique et plus largement de sa place sur la scène artistique française. Plus de cent soixante reproductions de ses oeuvres donnent à voir la richesse de son répertoire (peinture à l’huile, aquarelle, fusain) et les différentes thématiques abordées depuis le début des années 2000. Trois textes d’auteurs viennent éclairer son travail selon des approches et des perspectives variées, soulignant à la fois l’étendue de sa pratique et son engagement dans la réflexion contemporaine sur la peinture, mais aussi sur les enjeux sociétaux, notamment écologiques.
Kaïdara d’Amadou Hampâté Bâ illustré par Omar Ba, d’Amadou Hampâté Bâ et Omar Ba, publié aux éditions Diane de Selliers
Amadou Hampâté Bâ (1901-1991) est un écrivain, historien et ethnologue malien, figure majeure de la culture africaine, connu pour son rôle de passeur de la tradition orale, notamment à travers son célèbre adage : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. » Ce livre, richement illustré par l’artiste peintre Omar Ba, est un long poème allégorique en vers libre, rédigé en peul en 1968 avant d’être traduit en français par l’auteur Kaïdara lui-même. Il y relate le voyage initiatique de trois compagnons en quête de la connaissance de soi et du monde. Né en 1977 à Dakar, Omar Ba fait surgir sur la toile des figures hybrides et énigmatiques, dans un foisonnement de couleurs, de motifs et de textures pour y traduire le mystère et les enseignements du conte de Kaïdara.
Prix Paul Marmottan
Le Prix Paul Marmottan, distinguant chaque année un ouvrage « consacré à l’art en général et à l’art français de préférence » selon les volontés testamentaires de Paul Marmottan rédigées en mars 1932, et doté d’un montant de 2 500 euros, a été attribué à l’ouvrage :
Charles Marville, 1813-1879. Du pinceau à la chambre noire de Bertrand Lemoine, aux Presses des Ponts
Cette biographie donne pour la première fois une présentation complète du parcours de ce créateur singulier et quelque peu mystérieux qu’est Charles Marville, photographe majeur des débuts de la photographie, né en 1813 sous le nom de Charles Bossu, qui prit dès l’âge de 18 ans le pseudonyme de Marville. Après un bref engagement aux côtés des révolutionnaires en 1848, il fut l’un des premiers à se consacrer en professionnel à la photographie et à sa diffusion. Ses plus grandes séries portent sur le Bois de Boulogne, le Vieux Paris, auquel il a consacré près de 500 clichés exceptionnels, le nouveau Paris, ses monuments et son mobilier urbain, sans oublier ses nombreuses reproductions de tableaux, de sculptures ou de dessins d’architecture.
Bertrand Lemoine, ingénieur diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, architecte DPLG, est spécialiste de l’histoire et de l’actualité de l’architecture, de la construction, en particulier métallique, du patrimoine et de la ville (en particulier Paris et le Grand Paris) aux XIXe et XXe siècles, ainsi que des questions énergétiques et numériques.
Ces prix seront remis au cours de la séance solennelle de rentrée de l’Académie des beaux-arts sous la Coupole du Palais de l’Institut de France le mercredi 19 novembre prochain.