visuel Migrer

Exposition Emulations II - Concours d'Architecture 2025

Le Pavillon Comtesse de Caen (Palais de l'Institut de France) accueille du 11 décembre 2025 au 1er février 2026 l’exposition Émulations II qui présente les projets des quatre finalistes de l’édition 2025 du Concours d’architecture de l’Académie des beaux-arts (Prix Charles Abella). Le Concours propose depuis 2023 une thématique commune, choisie lors de la séance annuelle des cinq académies de l’Institut de France. Après Écritures en 2023, les candidats ont été invités cette année 2025 à se saisir du thème Migrer. Sélectionnés parmi 50 candidatures reçues cette année et 6 équipes présélectionnées à l’issue d’un appel à candidatures lancé en janvier 2025, les 4 projets finalistes de cette édition traduisent des compréhensions bien différentes de l’action et du concept de migration, mais tous ont néanmoins en commun d’opérer un déplacement par rapport à une définition traditionnelle, ou commune, de l’architecture.

La rivière et le placard
Bernadetta Budzik & Rachel Rouzaud

arèneeurope
Étienne Gilly & Gianluca Gadaleta

Chambre souple
Iris Lacoudre

Jardins de l’immersion
Mathieu Lucas, avec Robin Meier et Thomas Bur


Deuxième exposition du cycle, Émulations II emprunte son titre aux Prix d’émulation pour lesquels les étudiants de l’Académie royale d’architecture concouraient mensuellement à partir du XVIIIème siècle. Les projets présentés traduisent le foisonnement des ressources dont dispose et qu’invente l’architecture pour traiter de questions urgentes, qui concernent le corps collectif. L’émulation, en 2025, reflète différentes façons de penser et de faire, mais une préoccupation commune de prendre part à la vie de la cité et du monde.

Annonce du lauréat

Le jury final du concours se réunira le mercredi 10 décembre 2025. Il décernera le Prix Charles Abella, doté de 20 000 euros, à l’une des 4 équipes, les trois autres équipes finalistes recevront une mention dotée de 5 000 euros. Le lauréat sera annoncé le 10 décembre au soir.

Projets des finalistes

La rivière et le placard, Bernadetta Budzik & Rachel Rouzaud

La rivière et le placard raconte un Grand Tour suivant les voies d’eau d’un territoire imaginé comme un hyper-bassin versant au coeur de l’Europe, des montagnes polonaises jusqu’à l’embouchure du Havre. Le résultat est présenté sous trois formes dans l’exposition : un placard, un tapis et un film.

« Nous considérons la destruction et la reconstruction de Varsovie comme un exemple de solidarité humaine et matérielle face à une catastrophe. Cette histoire est indissociable d’une géographie bien plus large. Nous nous sommes intéressées au fleuve en tant que vecteur de circulation des connaissances et des matériaux. La Vistule montre comment – des décombres chargés sur des barges aux briques récupérées par les voisins, en passant par les lits des rivières remodelés par le travail humain – le paysage et l’action humaine co-produisent des possibilités de reconstruction. »
 

arèneeurope, Étienne Gilly & Gianluca Gadaleta

arèneeurope explore l’Europe comme un territoire traversé par l’énergie, les migrations et les mémoires. En regardant, en écoutant ses marges, le projet révèle une géographie spectrale où les infrastructures et les flux exposent les tensions et paradoxes du projet politique européen.

« Reste l’idée que l’UE est un organisme traversé de flux hétérogènes, de mémoires superposées, contrariés. Penser l’énergie, la migration et la mémoire ensemble, c’est tenter de saisir le projet politique européen de manière plus intime : celle d’un espace qui ne cesse de se reconfigurer entre le visible et l’invisible, entre le technique et le symbolique, entre l’histoire et ses fantômes. Arèneeurope ne cherche pas à unifier ces perspectives, mais à en maintenir la tension. »
 

Chambre souple, Iris Lacoudre

Chambre souple prend comme point de départ l’instabilité, comme processus de recherche. Suivant les traces du lin, le projet assemble ces matières souples pour proposer une enveloppe malléable entre habit et habitat. Cette architecture invite à habiter ponctuellement l’exposition, pour envelopper, isoler et porter cette chambre souple.

« Les architectures nomades, leurs temporalités, pourraient nous permettre d’imaginer comment habiter notre planète avec des ressources limitées, comme autant de dispositifs répondant aux aléas climatiques. Tentes, tapis, teintures, tapisseries, sacs de couchages, autant d’architectures souples répondant aux contraintes climatiques, tout en étant capables de se plier, déplier, replier (...) Plus ou moins proche du corps, le textile peut devenir habit ou habitat. »


Jardins de l’immersion, Mathieu Lucas, avec Robin Meier et Thomas Bur

À partir d’une observation scientifique des mouvements et des dynamiques dans l’atmosphère, les six Jardins de l’immersion explorent les trajectoires de plusieurs agents : la brume, le plancton, l’eau verte, les spores et les poussières, l’azote et le carbone, les thermodynamiques. Suivre leurs migrations tentent de révéler des alliances inattendues, de nouvelles solidarités et la co-construction d’un monde fini où nous sommes intimement liés à l’ensemble du vivant.

« Migrer est le début de tout. Le passage d’un milieu à un autre crée la rencontre et l’échange, initie la porosité et l’hybridation, autorise le déploiement du vivant. Tout découle des migrations et du mouvement. Pourtant, nous avons l’obsession du contrôle, de la solidité, de la propriété, de la ligne au sol. Tenter de faire face aux enjeux contemporains d’effondrement du vivant et du dérèglement climatique ne peut passer que par la prise en compte de variations (…) Révéler et autoriser le mouvement est un préalable indispensable pour imaginer d’autres voies. »
 

Evènement autour de l'exposition

Une table-ronde en présence des équipes finalistes aura lieu le 22 janvier 2026 (plus d’informations à venir).
 

Presse


Informations pratiques

Exposition Émulations II
Pavillon Comtesse de Caen - 27 quai de Conti - Paris 6e

Du 11 décembre 2025 au 1er février 2026
mardi au dimanche, 11h-18h
Fermeture du 22 au 28 décembre 2025 et le 1er janvier 2026
Entrée libre et gratuite