Prix artistique de la Fondation Simone et Cino Del Duca 2025

Créée en 1975 et présidée par Simone Del Duca, correspondante de l’Académie des beaux-arts jusqu’à sa mort en 2004, la Fondation Simone et Cino Del Duca est abritée à l’Institut de France depuis 2005. Simone Del Duca a confié à l’Institut de France le soin de poursuivre son œuvre en France et à l’étranger, dans le domaine des arts, des lettres et des sciences par le moyen de subventions, de prix et d’aides attribués chaque année.

Les Prix artistiques de la Fondation Simone et Cino Del Duca - Institut de France, dotés de 25 000 euros, récompensent des artistes européens. Ces prix sont remis dans les deux disciplines non concernées par le Grand prix de l’année. Cette année, ils ont donc été remis en peinture et en sculpture.

Le Prix artistique de la Fondation Simone et Cino Del Duca, en sculpture, décerné sur proposition de l'Académie des beaux-arts, est attribué en 2025 à Pascal Convert.


Pascal Convert

Pascal Convert
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Pascal Convert est artiste, historien et écrivain. Il se présente comme un « archéologue de l'architecture, de l'enfance, de l'histoire, du corps, des temps », la question de la mémoire et de l’oubli est au cœur de son travail. Il est l’auteur d’œuvres emblématiques et engagées telles que – pour n’en citer que quelques-unes - le monument en hommage aux otages et résistants fusillés au Mont-Valérien entre 1941 et 1944, cloche imposante en bronze recouverte des noms des mille huit fusillés identifiés (2002) ; l’ensemble de quatorze vitraux portraitisant des enfants aliénés au XIXe siècle pour l’Abbatiale de Saint Gildas des Bois (2008). A partir des années 2000, il réalise des sculptures en cire inspirées d’icônes de presse de conflits proches (Kosovo, Algérie, Palestine) et poursuit ses recherches sur la période de la Résistance en France en publiant les biographies de Joseph Epstein - résistant fusillé au Mont Valérien, responsable du groupe Manouchian - et Raymond Aubrac.

En 2016 Pascal Convert se rend en Afghanistan où il réalise une œuvre qui rappelle la destruction le 19 mars 2001 par les talibans des Bouddhas géants de la falaise de Bamiyan. Sa collaboration avec Georges Didi-Huberman initiée en 1998 avec le livre La demeure, la souche (Editions de Minuit) puis Sur le fil (Éditions de Minuit, 2013) s’est poursuivie à cette occasion avec la création d'un livre d'artiste titré Antres-temps. Ses travaux plus récents l’ont conduit sur les problématiques mémorielles en Arménie, en particulier la destruction des Katchkars, stèles gravées réalisées entre le 12ème et le 18ème siècle, par les autorités azerbaïdjanaises. Dans le cadre de la création du Centre d’Etudes Picasso inauguré le 26 mars 2025, le musée national Picasso Paris a commandé à l’artiste une grande bibliothèque de livres cristallisés – tous ouvrages monographiques sur Picasso – afin de constituer l’œuvre emblématique et tutélaire du lieu.

La monographie Pascal Convert co-éditée avec le CNAP et Flammarion retrace pour la première fois l’ensemble de ses œuvres (2024). Il est représenté par la galerie RX&SLAG.

« De ses voyages du souvenir on pourrait croire que c’est la substance même de ce terrain mélancolique que Pascal Convert cherche à faire partager, ne dit-il pas lui-même que le malheur est un matériau « concret » ? Ainsi il tente un corps à corps avec cette charge émotionnelle et la transpose en élément plastique. Il emploie parfois la pierre, le fer ou le bronze, mais ses matériaux de prédilection sont d’abord le verre et la cire. Pour évoquer le souvenir de la chair fragile ou de sa douleur, c’est avec la transparence complexe du verre qu’il en captive l’image. Ainsi, il effleure et tente de faire vivre de l’instance réelle, cette absence qui résiste. » Brigitte Terziev, pour la section de sculpture de l’Académie des beaux-arts.


 

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