Gérard Oury

Cinéma et audiovisuel
Élu(e) le
Prédécesseur
Né(e) à
Paris
Le
Date de décès

Élève du cours Simon puis du Conservatoire en 1938, il est pensionnaire de la Comédie Française et joue Britannicus avant de se réfugier en Suisse en 1943, interdit d'activité par le Gouvernement de Vichy ; il y poursuit ses débuts d'acteur.

Il rentre à Paris en 1945 et joue Les vivants d'Henri Troyat, au théâtre du Vieux Colombier. Jacques Becker le remarque et le fait débuter au cinéma dans un petit rôle dans Antoine et Antoinette en 1948, film dans lequel débute un autre jeune acteur avec lequel il se lie d'amitié, Louis de Funès. Par la suite, Gérard Oury travaille en Angleterre et en Italie avant de revenir en France.

Il s'intéresse également à l'élaboration des scenarii et va collaborer au scénario du Miroir à deux faces d'André Cayatte et celui de Babette s'en va-t-en guerre de Christian-Jaque.

Dès 1959, il décide de passer derrière la caméra en écrivant et réalisant son premier film La main chaude, une comédie avec Jacques Charrier et Macha Méril, puis La Menace (1960) - adaptation d'un roman policier de Frédéric Dard : Les Mariolles - avec Marie-José Nat et Robert Hossein en vedette.

En 1961, Le Crime ne paie pas, adaptation d'une série de bandes dessinées publiées par Paul Gordeaux dans France-Soir, connaît un succès commercial qui va amener Gérard Oury à récidiver en réalisant un film comique Le Corniaud (1964), attirant 11 millions de spectateurs, et qui obtient le Prix du meilleur scénario du Festival de Moscou (1965) ; Bourvil et de Funès en étaient les vedettes ; on retrouvera le même tandem plus tard dans La Grande Vadrouille, film burlesque sur fond d'Occupation qui connaît un triomphe retentissant avec plus de 17,5 millions de spectateurs. Preuve est faite que Gérard Oury est devenu, en quelques années, l'un des plus brillants réalisateurs du cinéma comique français.

Évoquant la dimension distractive du cinéma, Gérard Oury nous livre sa pensée : « Je désire avant tout divertir et s'il y a quelque chose à transmettre, il me semble que c'est un message social que de faire oublier leurs soucis aux gens préoccupés par les problèmes de ce Temps, de les faire rire avec des éléments exempts de bassesse, de violence ou de vulgarité ». La Comédie populaire bondissante avec ses gags qui puisent aussi subtilement leurs racines dans le burlesque à l'américaine que dans la Comedia dell'arte provoque l'hilarité.

Il tourne en 1969 Le Cerveau avec Jean-Paul Belmondo, Bourvil, David Niven et Eli Wallach puis deux ans plus tard, La Folie des Grandeurs avec Louis de Funès, Yves Montand et Alice Sapritch, comédie incisive, mordante et ironique, qui connaît le succès que l'on sait. Puis, tour à tour, Les aventures de Rabbi Jacob (1973), La Carapate (1978), sur fond de crise de mai 1968, Le Coup du Parapluie (1980), l'As des As (1982), avec Jean-Paul Belmondo, film qui recueille plus de trois millions d'entrées en trois semaines.

La Comédie, est une variation en mineur du drame d'un homme projeté dans des circonstances qui le dépassent. C'est pourquoi Gérard Oury aime référencer ses aventures dans un contexte social et culturel précis et puise dans la réalité la matière de ses sujets en brocardant les travers de nos contemporains. La logique du rire, parfaitement maîtrisée repose sur le combat contre l'adversité de personnages pris au piège de situations qui bouleversent non seulement leur vie quotidienne mais également leurs certitudes morales. A l'origine de ses succès, il y a aussi la conscience du cinéaste qui travaille souvent pendant un an ou deux sur un sujet, le sens du comique de situation et de caractères et la parfaite connaissance du jeu du comédien, puisqu'il le fut lui-même et qu'il sait mettre en valeur, convaincre, diriger afin qu'ils donnent le meilleur de leur talent.

Nul mieux que Gérard Oury ne pouvait symboliser au sein de l’Académie des Beaux-Arts, le passage du "cinéma d’auteur" au "cinéma-bizness". En effet, comment ne pas rappeler que seul le récent Titanic (1998) de James Cameron a réussi à battre le record d’entrées dans les salles françaises, record établi par La Grande Vadrouille, film tourné en 1966, 32 ans plus tôt.

Secondé par sa fille, Danièle Thompson, avec laquelle il collabore pour chaque film, Gérard Oury s’inscrit en porte-à-faux de ce cinéma " à la française ", intellectuel avant tout. Lui, remplira les salles obscures. Lui saura séduire le public en faisant tourner Bourvil et de Funès, Belmondo, Sapritch se dévêtant devant Montand, Coluche…

Commandeur de la Légion d'Honneur
Officier de l'Ordre National du Mérite
Commandeur des Arts et Lettres

Epee de Gérard Oury
Œuvres

Principales réalisations

- 1959. La main chaude (co-scénariste avec J.-C. Tachella et J.-C. Pichon). 
- 1960. La Menace (d'après "Les Mariolles" de F. Dard). 
- 1961. Le Crime ne paie pas
- 1964. Le Corniaud
- 1966. La Grande Vadrouille
- 1968. Le Cerveau
- 1971. La Folie des grandeurs
- 1973. Les Aventures de Rabbi Jacob
- 1978. La Carapate
- 1980. Le Coup du parapluie
- 1982. L'As des as
- 1984. La Vengeance du serpent à plumes
- 1986. Lévy et Goliath
- 1989. Vanille fraise
- 1993. La Soif de l'or
- 1996. Fantôme avec chauffeur
- 1999. Le Schpountz.

Interprétations au théâtre 

Britannicus. 
- 1945. Les Vivants. 
- 1946. Antoine et Antoinette. 
- 1952. La neige était sale (création de G. Oury). 
Anna Karénine. 
Une fille de la campagne. 
-1977. Auteur et metteur en scène de Arrête ton cinéma.

Interprétations au cinéma

- 1943. Le Médecin des neiges. 
- 1949. La belle que voilà (de J.-P. Le Chanois). 
- 1950. Le Passe-Muraille (de J. Boyer). 
- 1951. La Nuit est mon royaume (de G. Lacombe). 
- 1952. Le Fond du problème
- 1954. Father Brown. La Rose et l'épée. They who dare (Grande-Bretagne). La fille du fleuve (de M. Soldati). 
- 1955. Les Héros sont fatigués (d'Y. Ciampi). La Meilleure part (d'Y. Allégret). 
- 1957. Le dos au mur (d'E. Molinaro). 
- 1959. Le Voyage (d'A. Litvak).

Principale publication

1988. Mémoires d'éléphant.

Biographie et bibliographie

Encyclopédie du Cinéma, par R. Boussinot, Paris, 1980, 1986². 
Guide des Films, par J. Tulard, t. 1 et II, Paris, 1997. 
Dictionnaire du Cinéma, par J. Tulard, Paris, 1997.