Grand Prix de l'Académie des beaux-arts à Willem

Grand Prix de l'Académie des beaux-arts 2024

Sur la proposition de Laurent Petitgirard, son secrétaire perpétuel, l’Académie des beaux-arts a créé, en 2023, les « Grands Prix de l’Académie des beaux-arts ». Ces distinctions complètent la cinquantaine de prix que l’Académie attribue déjà chaque année.

9 Grands Prix, correspondants aux 9 sections de l’Académie (peinture, sculpture, architecture, gravure et dessin, composition musicale, membres libres, cinéma et audiovisuel, photographie, chorégraphie) vont être décernés, à raison de 3 par an. Ils viennent mettre à l’honneur des artistes de nationalité française ou étrangère s’étant illustrés grâce à l’excellence de leur carrière ou le caractère particulièrement remarquable d’une œuvre récente ou d’une action récemment menée. Ces prix sont dotés de 30 000 euros chacun, financés par l’Académie. Cette somme est mise à la disposition de chaque lauréat, invité à la répartir entre plusieurs artistes dont il apprécie l’œuvre ou l’action.

En 2024, l'Académie des beaux-arts a décerné les Grands Prix en composition musicale, en peinture et en gravure et dessin. Willem est le lauréat du Grand Prix de l'Académie des beaux-arts décerné par la section de gravure et dessin.

 

 

Willem

Bernhard Willem Holtrop, dit Willem, est un dessinateur satirique né le 2 avril 1941 dans le village d’Ermelo (Pays-Bas). Sans baccalauréat, il apprend à manier la machine à écrire lors de son service militaire qu’il quitte pour entrer à l’École des Beaux-Arts d’Arnhem puis celle de Bois-le-Duc (1962-1967). Il rejoint ces années-là le mouvement de contre-culture Provo, fonde le journal Dieu, les Pays-Bas et le royaume d’Orange et collabore à l’hebdomadaire néerlandais d’actualité politique Aloha. Il effectue parallèlement de nombreux voyages en auto-stop à Paris pour y présenter ses dessins.

En 1968, il s’installe en France et commence à dessiner pour L’Enragé, journal satirique d’inspiration anarchiste fondé par Jean-Jacques Pauvert. Il participe aux premiers numéros de l’Hebdo-Hara-Kiri créé par François Cavanna et Georges Bernier, qui devient Charlie Hebdo en 1970, et y publie ses rubriques Revue de Presse et Chez les esthètes. Il contribue également à Charlie Mensuel et finit par en être le rédacteur en chef en 1981.

Son langage artistique, développé dans les années 1970, se distingue par l’usage d’une imagerie mordante et parfois violente qui lance un défi à l’environnement politique et social en France et partout dans le monde, des événements de Mai 68 à la haine des conflits religieux et aux crimes des régimes autoritaires. Les textes de ses dessins, rédigés directement en français, contiennent de nombreuses fautes de grammaire et des germanismes, délibérément non corrigés par l’auteur ou ses éditeurs, ce qui devient l’une de ses marques de fabrique.

Ayant arrêté son travail pour Charlie Hebdo, dont la parution cesse en 1982, il commence à dessiner pour le quotidien Libération. Cette collaboration prolifique dure quatre décennies, jusqu’au 1er avril 2021, date à laquelle Willem prend sa retraite à la veille de son 80e anniversaire. Il dessine également pour Charlie Hebdo, dont la publication est reprise en 1992, et contribue à Siné Mensuel.

En 2013, il devient le premier Néerlandais à obtenir le Grand Prix de la ville d’Angoulême lors du 40e Festival international de la bande dessinée. Il vit aujourd’hui sur l’île de Groix en Bretagne avec son épouse, l’artiste Medi Holtrop.

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Personnalités soutenues par Willem

Stéphane Blanquet

Né en 1973, Stéphane Blanquet se lance d’abord dans le dessin et l’édition indépendante, avec la création de la maison d’édition Chacal Puant, puis United Dead Artists. Ses activités se diversifient vers la conception et la réalisation d’installations et d’œuvres d’art utilisant une grande variété de supports et de matériaux (dessin, peinture, sculpture, gravure, tapisserie, photographie), le théâtre, le cinéma d’animation, la musique, l’art urbain.

Stéphane Blanquet

Pakito Bolino

Pakito Bolino, né en 1964 à Nîmes, est un artiste pluridisciplinaire et cofondateur du collectif Le Dernier Cri, un atelier d’édition underground réputé pour sa production iconoclaste. Il explore le chaos graphique sous toutes ses formes : éditions en sérigraphie, films d’animation frénétiques et performances musicales. À travers Le Dernier Cri, il défend une esthétique extrême, oscillant entre art outsider et expérimentations graphiques.
 

Pakito Bolino et Michel Guilbert
Pakito Bolino et Michel Guilbert, président de l'association Clowns Sans Frontières France

 

Clowns Sans Frontières France

L’association Clowns Sans Frontières France, présidée depuis 2019 par Michel Guilbert, vise à apporter un soutien moral aux populations en situation de crise humanitaire ou de grande précarité en France et dans le monde, particulièrement les enfants. L’association crée des spectacles et met en place des ateliers de pratique artistique, autour du rire et des arts vivants. Créée en 1993, elle a touché 940 000 bénéficiaires, et est intervenue dans 42 pays.