Missions et ambitions | Faire et faire savoir

Par Cyril Barthalois, Secrétaire général de l’Académie des beaux-arts

 

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Le Secrétaire perpétuel Laurent Petitgirard et le Secrétaire général Cyril Barthalois. Photo CmP

 

Les membres de l’Académie des beaux-arts ont eu la bonne idée d’élire un compositeur et chef d’orchestre comme Secrétaire perpétuel voilà maintenant 3 ans. J’ignore si Laurent Petitgirard considère les fonctions de Secrétaire général comme celles d’assistant, de premier violon ou de régisseur. La vérité est certainement un mélange des trois et c’est d’ailleurs cette polyvalence et cette diversité, si je devais exprimer ici un sentiment personnel, que j’apprécie le plus dans le poste qu’il m’a fait l’honneur de me confier.

Avec trois fondations-musées qui accueillent plus d’un million de visiteurs chaque année, près de 140 collaborateurs permanents passionnés, 30 séances plénières, 10 séances solennelles publiques sous la Coupole et plus de 50 prix remis annuellement, des colloques et des conférences, des concerts, une salle d’exposition fraichement rénovée et ouverte gratuitement, des projections, un parc immobilier, des résidences d’artistes, des placements financiers etc., l’Académie est une petite entreprise toute entière tournée vers ses missions statutaires.

Si l’absence de tutelle ministérielle et la « Protection » du Président de la République constituent sans doute aucun une sorte de « confort » dans le quotidien de notre établissement public, autonome vis-à-vis des autres académies et de l’Institut, il nous appartient d’avoir une gestion d’autant plus rigoureuse de notre patrimoine, constitué en grand partie grâce à la générosité des mécènes et nous permet notamment de soutenir la création artistique, première des missions de la Compagnie.

Cette exigence nécessite de mettre en place les outils et les moyens les plus adaptés, de faire évoluer nos statuts quand cela est utile ou pour créer par exemple, comme cela a été le cas en 2019, une nouvelle section de chorégraphie, de nous assurer, comme nous sommes en train de le faire à travers une étude juridique approfondie des termes des legs et des donations que nous avons reçus il y a parfois plus d’un siècle, que la volonté des donateurs puisse s’accorder avec nos nouveaux besoins.

Elle implique également l’engagement des différents services de l’Académie, qu’il s’agisse des collaborateurs en poste dans nos fondations-musées ou ceux qui, au Palais de l’Institut, sont à charge de la communication, des prix, de l’organisation des séances, du secrétariat, des finances, des ressources humaines, des marchés publics, de l’exploitation du Pavillon Comtesse de Caen etc., et dont je veux ici saluer le grand professionnalisme.

Je crois profondément à l’utilité de ces institutions qui, comme l’Académie, sont fortement ancrées dans leur histoire, dans l’histoire de l’art et dans l’Histoire de la France. Mais cette ancienneté ne doit pas conduire à l’immobilisme et au repli sur soi mais permettre, au contraire, de s’ouvrir sur la vie artistique, d’interagir avec les autres acteurs culturels et de s’adresser au plus grand nombre. Je me réjouis ainsi de voir l’énergie que mettent notre Secrétaire perpétuel, les académiciens et les correspondants dans cette direction, participant ainsi à la dynamique par ailleurs insufflée par le Chancelier Xavier Darcos au niveau de l’Institut de France.

Cette ouverture ne se limite pas au « faire » mais doit s’étendre au « faire savoir ». Un site internet modernisé, une charte graphique épurée, une présence renforcée dans les media et sur les réseaux sociaux sont quelques-uns des efforts que nous avons ainsi récemment entrepris avec le soutien et dans le cadre de la commission administrative de l’Académie et de ses diverses commissions et comités. D’autres chantiers rythmeront les mois et les années qui viennent.

Placez l’Institut et les académies sur une carte de Paris, vous les trouverez au centre géographique de la capitale, entre le Louvre, l’école des Beaux-Arts, la Monnaie de Paris et le musée d’Orsay, au bord de la Seine et de ses bouquinistes, dans le 6e arrondissement littéraire et artistique.

Riche du talent et de la diversité de ses membres comme de son patrimoine, qui lui permettent de porter des projets et d’encourager la création, l’Académie renoue avec cette position centrale qui doit et peut être la sienne, à la fois point repère qui offre une forme de permanence, tournée vers l’intérêt général, et lanterne apte à éclairer les pouvoirs publics dans leurs propositions et dans leurs choix.