Olivier Jobard, lauréat du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière - Académie des beaux-arts

Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière 2022

Créé en 2007 à l’initiative de Marc Ladreit de Lacharrière en partenariat avec l’Académie des beaux-arts, ce prix récompense un ou une photographe confirmé/e, français/e ou étranger/e travaillant en France, sans limite d’âge, auteur d’un projet photographique original.

Ce prix, biennal depuis 2018, est doté d’un montant de 30 000 euros.

Le projet primé est restitué, à l’issue d’une période de travail de 2 ans, sous la forme d’une exposition au Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts (Palais de l’Institut de France).

Depuis 15 ans, ce concours permet à un/e photographe de réaliser un projet d’envergure dans un esprit d’entière liberté quant aux thèmes ou à l’écriture photographique.
 

Olivier Jobard, lauréat de l'édition 2022

Olivier Jobard est le lauréat de l'édition 2022 du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière - Académie des beaux-arts, pour son projet Souvenirs d'une vie envolée, ma famille afghane.

William Daniels, Claude Iverné et Pierre de Vallombreuse sont les finalistes de cette 14ème édition du Prix.

 

 

 

Souvenirs d'une vie envolée, ma famille afghane, projet d'Olivier Jobard (extraits)

 « Hier, Sima, Aziza, Merhab et Sorhab ont dû tout quitter en une journée. C’était à l’été 2021, au retour des Talibans. Alors que se mettait en place un pont aérien depuis Kaboul, les quatre frères et soeurs ont fui Hérat sans rien emporter avec eux. Ils ont rejoint la capitale et ont fendu la foule pour atteindre l’aéroport. En France, ils ont retrouvé leur frère aîné Ghorban, dont j’ai suivi le parcours pendant dix ans, de son arrivée jusqu’à son entrée dans l’âge adulte. Depuis le 25 août dernier, Sima, Aziza, Merhab et Sorhab vivent à La Roche-sur-Yon où ils ont été accueillis. Âgés de 17 à 22 ans, ils doivent désormais trouver leurs marques, apprendre le français, étudier ou travailler. Prendre le chemin emprunté par Ghorban. Ils n’ont pas le luxe de regarder en arrière, alors que tout les rappelle à l’Afghanistan. […] À travers l’histoire de la fratrie Jafari, je veux mettre en images les sentiments de perte et de déracinement qui accompagnent cet exil. Je voudrais capturer les images de ce qui leur manque : le sourire d’un cousin, la complicité d’une amie, un chemin entre la fac et la maison, la glace à la cardamome de Hérat, un paysage aimé…

Je m’attacherai à retrouver les traces de leur passé dans ce nouvel Afghanistan des Talibans. Cet album de souvenirs altérés sera confronté à ce qui peuple leur nouveau quotidien français. Par la mise en perspective de ces images, je voudrais à ma façon tenter d’adoucir un peu la peine qu’inflige aux exilés la perte de la patrie et des êtres chers, à jamais derrière eux. »

Les souvenirs afghans de la fratrie seront imprimés sur grands tirages réalisés à la chambre photographique, comme figés dans le temps. Ils seront une vingtaine, verticaux, en 140x120, imprimés sur du papier jet d’encre photo satin.

Une quarantaine de tirages couleurs 40x60 seront ceux de leur vie française, imprimés au jet d’encre sur papier coton Hahnemühle et encadrés par un fin bois noir.

Olivier Jobard, lauréat du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière
Sima, la cadette a fait son entrée en classe FLE (Français Langue Etrangère). Lycée Les Etablières,
La Roche-sur-Yon, mars 2022 © Olivier Jobard / MYOP