Steve Reich

Grand Prix artistique de la Fondation Simone et Cino Del Duca 2019

Chaque année depuis 1995, la Fondation Simone et Cino Del Duca, sur proposition de l’Académie des beaux-arts, récompense des artistes confirmés en décernant trois prix de consécration à un peintre, un sculpteur et un compositeur pour l’ensemble de leur œuvre.

Depuis 2014, un Grand Prix artistique de dimension internationale, d’un montant de 100 000 euros, est alternativement remis en peinture, sculpture ou composition musicale ainsi que deux prix de confirmation de 25 000 euros chacun décernés dans les disciplines non attributaires du Grand Prix. En musique, le prix est partagé entre un prix de commande (15 000 €) et un prix d’interprétation (10 000 €).
Sous l’égide de l’Institut de France depuis janvier 2005, la Fondation poursuit fidèlement l’action de Simone Del Duca, correspondant de l’Académie des beaux-arts décédée en 2004, en conduisant d’importantes actions de mécénat dans le domaine des arts, des sciences et des lettres.

En 2019, le Grand Prix artistique de musique de la Fondation Simone et Cino Del Duca a été attribué au compositeur Steve Reich.

En peinture, le Prix de confirmation a été attribué à Lionel Sabatté.

En sculpture, il a été décerné à Chiharu Shiota.

 

Steve Reich
crédit Jeffrey Herman

Auteur d’une cinquantaine d’œuvres pour les effectifs vocaux et instrumentaux les plus divers, Steve Reich incarne une nouvelle voie ouverte à la fin des années soixante par le minimalisme, voie qui continue d’irriguer une part importante de la création musicale actuelle. Le compositeur a été qualifié comme «le plus original des penseurs musicaux de notre temps » (The New Yorker) et figurant « parmi les plus grands compositeurs du siècle » (The New York Times). Né en 1936 à New York, il manifeste dès ses débuts un intérêt pour différents domaines comme celui de la philosophie (dont il obtient une licence), les recherches sur le langage, avec une prédilection pour les travaux de Leonard Wittgenstein, ou encore la pratique des musiques traditionnelles de Bali, ou du jazz. Cette richesse éclectique consolidée par des études de composition à la Julliard School, donne dès sa première œuvre pour bande magnétique It’s Gonna Rain (1965) un style aussi particulier que personnel qui venait revivifier le paysage musical de l’époque. C’est surtout grâce à la création de son ensemble « Steve Reich and musicians » et à ses tournées dans le monde entier que naîtra quelques années plus tard une notoriété qui ne sera plus démentie jusqu’à aujourd’hui. Il collabore dès le début avec les autres chantres des musiques répétitives comme Philip Glass ou Terry Reiley, dont il participe à la création de la pièce In C. Suivent des œuvres comme Music for 18 musicians (1976), Desert Music (1984) ou encore Different Trains (1988), symptomatiques de cette écriture pulsée, souvent basée sur le principe du « phasing » et des canons et échos multiples, qui semble puiser aussi bien dans la modalité médiévale d’un Pérotin que dans l’écriture canonique des motets de la Renaissance, ou encore du jazz d’un Coltrane, qu’il admirait. Tout cela donne une place singulière et incontournable à sa musique, défendue aussi bien par des ensembles tels que l’Ensemble Intercontemporain que des groupes de rock et qui a influencé les compositeurs et les musiciens du monde entier.
 

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