Pierre Collin

Gravure et dessin
Élu(e) le
Prédécesseur
Né(e) à
Paris
Le
Pierre Collin-crédit Serge Don Marino

Pierre Collin est né en 1956 à Paris.
En 1975, il entre à l’école des beaux-arts de Paris où il fréquente les ateliers de peinture, sculpture et gravure. De 1980 à 1982 il est pensionnaire à la Casa de Vélazquez à Madrid et en 1985 il reçoit une bourse de la région Ile de France.
Son œuvre a évolué au gré de ses déplacements : Madrid, Barcelone, Paris, la Bourgogne,  la Bretagne.
Dessinateur, peintre et graveur, l’estampe occupe une place importante de son travail : il a réalisé plus de 700 gravures à ce jour du petit format jusqu’à des tailles monumentales, dans les ateliers Lacourière et RLD.
Son œuvre est constituée d’allers et retours entre dessin, peinture et gravure. Pour cet artiste, peintre et graveur, ces deux activités sont inséparables.

Basculements, vues plongeantes, ombres portées, reflets, la géométrie des gravures de Pierre Collin est troublante – voire théâtrale -, et cela dès ses débuts à la Casa de Vélazquez à Madrid. Sur la plaque de cuivre, son regard s’est fait photographique, fulgurant, proche d’un arrêt sur image, à l’opposé de la minutie des graveurs…
Dans les gravures de Pierre Collin, les frontières sont visibles, les diagonales imprévisibles. Instants fugitifs où l'oeil se perd, rêveries où se télescopent hallucinations et souvenirs ; et sans cesse cette façon subjective d'impliquer le spectateur. Pierre Collin offre une approche moderne de l'exercice de la Vanité. Par association d'images ou en élargissant le champ de vision jusqu'à l'impossible, il trouve dans le "point mort" ce qu'il perçoit quand le regard se perd. Cette ligne psychique, il la trace avec netteté, par le jeu des ombres, des reflets, des fenêtres, des diptyques. La lumière s'y effrite, laisse parfois s'installer des personnages qui nous voient autant qu'ils sont vus.

(Texte de présentation de la monographie "Vertiges ordinaires" publiée aux Cahiers dessinés en 2007)


Son travail s’est développé en séries successives qui parfois se chevauchent. Une série peut en cacher une autre, sur le principe des poupées russes ; faire des livres lui donne l’occasion de mettre en scène ses séries.
A l’exotique, il préfère l’endotique. Au fil des années, Pierre Collin dresse un journal, le journal de son regard. En 2004, il publie l’album « Strabismes »  suite de gravures composées en diptyques, séquences extraites de son journal dessiné en écho à l’Infra-ordinaire de Georges Pérec : Peut-être s’agit-il de fonder enfin notre propre anthropologie : celle qui parlera de nous, qui ira chercher en nous ce que nous avons si souvent pillé chez les autres. Non plus l’exotique, mais l’endotique…

En développant ses séries, il aime faire des expériences. Travailler sur les points de vues qu’il démultiplie. A travers l’usage de prédelles, polyptyques, frises ou leporellos il élabore des séquences, un moyen de mettre à plat ce qu’il voit, une tentative d’écraser du temps.
Depuis 2018, il développe un nouveau projet à partir de cages de verres placées entre son sujet et lui, plus particulièrement dans les sites qu’il arpente associant ainsi ce qui lui fait face à ce qui lui tourne le dos. Cette série en cours donne lieu à des paysages « recto-verso ».
Ses premières expositions personnelles ont eu lieu en 1983 à la galerie du Haut Pavé (peintures) et André Biren (gravures), en 1984 il expose à la galerie Brody à Washington puis en 1985 il expose à la galerie Area X à New York. A partir de 1986,  il collabore étroitement avec l’atelier Lacourière-Frélaut qui imprime et édite ses gravures, il expose à plusieurs reprises dans leur galerie parisienne. Depuis le début des années 80, il a réalisé une quarantaine d’expositions personnelles, en France et à l’étranger.En 2007 et 2008, deux expositions rétrospectives lui sont consacrées par le musée de la Cohue à Vannes et par le musée du Dessin de l’Estampe originale de Gravelines.

Pierre Collin prépare actuellement trois expositions :
Musée de Trouville Marées hautes – Marées basses,  Mars – juin 2020,
Musée de la Cohue à Vannes avec son épouse l’artiste Corinne Véret-Collin , Novembre 2020 – mars 2021,
Et à la galerie Documents 15 à Paris, automne 2020.

Pierre Collin a reçu en 2009 le prix Nahed OjjeH pour son œuvre gravé et en 2017 le prix Jean Lurçat pour son livre Sol y sombra, prix attribués par l’Académie des beaux-arts.

[portrait : crédit Serge Don Marino]
Séance d’installation sous la Coupole
Œuvres