Créée en 1975 et présidée par Simone Del Duca, correspondante de l’Académie des beaux-arts jusqu’à sa mort en 2004, la Fondation Simone et Cino Del Duca est abritée à l’Institut de France depuis 2005. Simone Del Duca a confié à l’Institut de France le soin de poursuivre son œuvre en France et à l’étranger, dans le domaine des arts, des lettres et des sciences par le moyen de subventions, de prix et d’aides attribués chaque année.
Les Prix artistiques de la Fondation Simone et Cino Del Duca - Institut de France, dotés de 25 000 euros, récompensent des artistes européens. Ces prix sont remis dans les deux disciplines non concernées par le Grand prix de l’année. Cette année, ils ont donc été remis en peinture et en sculpture.
Le Prix artistique de la Fondation Simone et Cino Del Duca, en peinture, décerné sur proposition de l'Académie des beaux-arts, est attribué en 2025 à François Boisrond.
François Boisrond
François Boisrond entre à l’école des Arts-Décoratifs de Paris en 1978. Il y rencontre Hervé Di Rosa, un ami du peintre Robert Combas. A leurs côtés, il revendique une peinture libre et figurative, aux couleurs vives et aux figures délimitées au trait noir, réalisée dans l’urgence de l’instant sur tous types de supports.
Les sources d’inspiration de François Boisrond sont alors les héros et mascottes des médias, les jeux vidéo, les BD belges, les affiches françaises mais aussi les artistes David Hockney, Peter Black, Fernand Léger, Savignac ou Matisse. Tout juste sorti de l’école, il expose déjà dans de nombreuses galeries privées et des institutions françaises lui consacrent des expositions personnelles dès 1985 (CAPC de Bordeaux, Galerie des Beaux-Arts de Nantes, Centre Pompidou, Musée des Sables d'Olonne…).
Rapidement, François Boisrond prend ses distances vis-à-vis de la « Figuration libre » ; il préfère renouveler ses sujets d’inspiration et complexifier ses procédés techniques qu’il juge « trop étriqués ».
Il n’hésite pas à utiliser les nouvelles technologies ou des techniques historiques pour peindre au plus juste ses « petites vérités », qu’il situe à mi-chemin entre « l’anecdotique » et « le cliché ». Il utilise des photographies argentiques puis numériques pour composer ses images (Paris d’après polaroïd : L’autocar, 1987), se nourrit des vibrations de la lumière cathodique puis des pixels du numérique (« L’impressionniste » ou « Canal+ sans le décodeur », 1989). Au début des années 90, ses sujets d’inspiration s’étendent aux scènes de la vie moderne (Le bar-tabac, 1989), à de grands classiques (Les fables de la Fontaine, 1991) et plus tard au monde de l’art (La nouvelle Biennale, 2001- 2003).
François Boisrond élargit sa palette grâce aux couleurs du logiciel Photoshop (Le pigment rouge, 2001), et compose même à partir d’images filmées (La boule blanche, 2008). François Boisrond développe également une œuvre graphique conséquente, qui fait l’objet d’une exposition au cabinet des dessins Jean Bonna des Beaux-Arts de Paris et d’une publication en 2016. Il introduit dans son travail de nouveaux univers comme ses recherches sur le costume (série des Uniformes) et la composition de Tableaux vivants, renouant par là avec la tradition des maîtres anciens.
François Boisrond a enseigné à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris de 1999 à 2021. En 2022, le Musée Paul Valéry de Sète présente François Boisrond. Une rétrospective qui illustre notamment les rapports privilégiés que l’artiste a toujours entretenus avec le cinéma et qui a donné lieu à l’édition d’un catalogue.
12/06/2025