Emmanuel Guibert

Gravure et dessin
Élu(e) le
Prédécesseur
portrait Emmanuel Guibert

Né en 1964 à Paris, Emmanuel Guibert suit les cours de l’école Hourdé avant de se diriger vers l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris dont il abandonne très vite la scolarité. Il débute sa carrière dans la bande dessinée avec Brune, une œuvre sur la montée du nazisme. L’album qu’il met sept ans à réaliser paraît en 1992. Fréquentant les auteurs de la maison d’édition L’Association, il commence à publier des récits dans la revue Lapin et intègre l’atelier des Vosges aux côtés notamment d’Emile Bravo, Christophe Blain et Joann Sfar.

Sur un scénario de ce dernier, il dessine La fille du professeur, Alph’art coup de cœur et Prix René Goscinny au Festival d’Angoulême en 1998. Emmanuel Guibert y met en place un dessin en sépia, un style graphique qu’il abandonne pour Le Capitaine écarlate avec David B au scénario (2000). Toujours avec Joann Sfar, il entreprend en 1997 la série pour enfants Sardine de l’espace dont il écrit d’abord le scénario avant d’en assurer aussi le dessin. Il dessine à partir de 2001 la série Les Olives noires (3 volumes) sur un petit garçon juif en Judée il y a 2000 ans, encore avec Joann Sfar au scénario.

En 1996, Emmanuel Guibert débute la publication d’un projet ambitieux, une suite d’albums inspirés par les souvenirs de son ami américain Alan Ingram Cope, La Guerre d’Alan (trois volumes de 2000 à 2008), L’enfance d’Alan (2012) et Martha et Alan (2016). Ce travail de passeur de mémoire se prolonge dans Le Photographe (trois volumes de 2003 à 2006), inspiré des souvenirs et des photos rapportés de voyages en Afghanistan avec Médecins sans Frontières par le photojournaliste Didier Lefèvre. Dans Alan comme dans Le Photographe, Emmanuel Guibert place l’humain au cœur de ses récits. Un intérêt pour l’autre que l’on retrouve aussi bien dans Des nouvelles d’Alain, livre sur les communautés roms d’Europe réalisé avec Alain Keler, et dans la série pour la jeunesse Ariol qu’il crée en 2000 avec Marc Boutavant au dessin.

Pour l’ensemble de son œuvre, Emmanuel Guibert reçoit en 2017 le Prix René Goscinny et, en 2020, le Grand Prix du 47e Festival International de la bande dessinée d’Angoulême. Cette même année, il a présenté l’exposition « Biographies dessinées » au Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts dans le cadre de l’année « BD 2020 ».