Jean Prodromidès

Cinéma et audiovisuel
Élu(e) le
Prédécesseur

Fauteuil transféré dans la section de Composition musicale en 1998

Né(e) à
Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)
Le
Date de décès
Jean Prodromidès

Parallèlement à la classe d’Olivier Messiaen au Conservatoire national supérieur de Musique de Paris, Jean Prodromidès fréquente les cours de René Leibowitz (seul en France, à l’époque, à enseigner la technique sérielle) et passe également une licence de Droit pour "rassurer" son père, avocat.

Les premières années de sa carrière sont consacrées à l’écriture de musiques de films parmi lesquels, Le voyage en ballonMourir de plaisirHistoires extraordinaires de Vadim, Les amitiés particulières de Jean Delannoy, etc. Plus récemment (1983), il a composé la musique du Danton d'Andrzej Wajda qui a obtenu un Prix au Festival de Cannes.

Sa carrière, à côté d’œuvres symphoniques (Le Livre des KatunsParcoursCrossways…), s’oriente essentiellement vers les formes lyriques et dramatiques. Ainsi Jean Prodromidès a-t-il collaboré avec différents metteurs en scène et chorégraphes tels que Louis Erlo, Maurice Béjart, René Terrasson, Antoine Bourseiller, Jean-Louis Barrault, Claude Régy, Michel Cacoyannis et écrit de nombreuses partitions de musique de scène pour la Compagnie Marcel Marceau, le Théâtre de Chaillot et le Théâtre de France.

Outre par Les Perses (1961), oratorio dramatique qui reste l’une des plus célèbres émissions de la télévision française et qui était diffusé simultanément sur l’ensemble des radios nationales, cet attrait pour la forme lyrique et l’action dramatique se traduit également par plusieurs musiques de ballets, des œuvres pour le Théâtre musical (Les TroyennesSaloméUne saison en Enfer) et cinq opéras : Passion selon nos doutes (1971), Les Traverses du Temps (1979), H.H. Ulysse (1984), La Noche Triste (1989) et Goya (1997).

Jean Prodromidès définit ainsi ses préoccupations essentielles : "Mon travail s’exerce dans deux directions que je crois complémentaires : le traitement du matériau sonore à partir de la dynamique de ses différentes composantes - masses, timbres, intensités, durées attaques - hors de toute conception rhétorique de développement thématique du discours musical, et la forme lyrique qui est un besoin profond chez moi. J’ai toujours été intéressé par la scène, par le travail avec les chanteurs. Là réside peut-être aussi la voie qui permettra de résoudre les problèmes que se pose la musique contemporaine. C’est d’ailleurs la forme lyrique qui permet peut-être à certains moments le passage d’une époque musicale à une autre. […] Pour ma part, je pense que l’œuvre lyrique - à condition d’en repenser toutes les formes, de l’oratorio à l’opéra - permettra la mise en mouvement du matériau sonore tel que l’ont prospecté les recherches contemporaines et ouvrira le passage vers une nouvelle expressivité".

Jean Prodromidès a été membre du Jury et chargé de l'Inspection des Théâtres Lyriques au Ministère de la Culture (1972-1982) ; .Président du Comité Lyrique de l'Institut International du théatre à l'UNESCO (1981-1991), membre de la Commission d'Aide Sélective à la Musique de Film (C.N.C., 1985-1988), Président du Centre Français du Théatre (1988-1992) et en 1989, Vice-Président de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) et de la Direction de la Commission Musique.
Jean Prodromidès a aussi été, de1973 à 1978, Professeur à l'Opéra-Studio de Paris, puis en 1994, Professeur à l'Ecole d'Art Lyrique de l'Opéra de Paris

Officier de la Légion d'Honneur
Officier de l'Ordre National du Mérite
Commandeur des Arts et Lettres

Séance d’installation sous la Coupole

Principales oeuvres

Opéras


1971

Passion selon nos doutes, Opéra de Lyon.


1979-1980

Les Traverses du Temps, Opéras de Nantes et de Rouen


1984

H. H. Ulysse, Opéra du Rhin, Opéra de Liège


1989

La Noche Triste, Opéra de Nancy, Théâtre des Champs-Elysées, Paris

 

Théâtre musical


1963

Les Troyennes, Festival de Spolète (Italie) et New York


1965

L'Amérique, Théâtre de France, Paris


1966

Marat-Sade, Théâtre Sarah-Bernhardt, Paris

 

Ballets


1962

La Belle et la Bête, chorégraphie de M. Béjart


1968

Salomé, chorégraphie de M. Béjart 


1969

Une saison en Enfer, Théâtre de France, Paris

 

Oeuvres symphoniques


1958

Deux Airs, pour mezzo et orchestre


1961

Les Perses, oratorio dramatique, Télévision française


1973

Parcours, mouvement symphonique


1977

Le Livre des Katuns, oratorio pour soli, choeurs et orchestre


1978

Instantanés


1985

Crossways

 

Musiques de films


1956

Courte tête, de Carbonneaux 


1958

Archimède le clochard, de Grangier


1959

Le Baron de L'Ecluse, de Delannoy. Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre, de Delannoy


1960

Le Voyage en ballon, de Lamorisse. Et mourir de plaisir, de Vadi


1961

Le bateau d'Emile, de D. de la Patelière


1963

L'Ours, de Séchan


1964

Les amitiés particulières, de Delannoy


1967

Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, de D. Delouche. Mise à sac, de Cavalier. Histoires extraordinaires, de Vadim


1968

Sous le signe du Taureau, de Grangier


1983

Danton, de Wajda

 

 

Musiques de scène


 

Nombreuses partitions pour la Compagnie du Mime Marceau, le T.N.P., le Palais de Chaillot, le Théâtre de France

 

Principale publication


1992

Le droit d'auteur et les menaces de la technique, communication de G. Koumantos à l'Académie des Beaux-Arts, interventions de M. Landowski et J. Prodromidès (Publications de l'Institut de France).

 

Biographie et bibliographie


1991

"Jean Prodromidès - La Noche Triste", in L'Avant-Scène Opéra-SACD, coll. Opéra Aujourd'hui, Paris